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Etat des lieux des connaissances des communautés locales et des autres acteurs locaux sur l’APV-FLEGT

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Le Cameroun et l’Union Européenne ont signé un Accord de Partenariat Volontaire (APV) sur l’application de la législation forestière, la gouvernance et les échanges commerciaux (FLEGT) de bois et de produits dérivés. Il vise à assurer l’origine légale du bois vendu au sein de l’Union européenne. Le calendrier de mise en œuvre consigné dans l’Annexe 9 du document de l’accord prévoit une activité de sensibilisation et d’information des acteurs et du public ; avec comme sous-activité 1.7 la sensibilisation des acteurs sur les éléments de l’APV.

Pour une compréhension complète du processus et partant une implication de tous les acteurs, l’accès à l’information sur les objectifs et la mise en œuvre de l’accord est impératif. Par ailleurs, l’alinéa 1 du même annexe dispose que les parties s’entendent pour s’assurer que l’APV et le régime d’autorisation FLEGT sont bien compris par l’ensemble des acteurs. C’est l’un des objectifs de l’Annexe VII sur l’information rendue publique.

Trois (03) ans  de phase préparatoire à la mise en œuvre de l’APV au Cameroun : Où en est-on ?

L’accès à l’information étant le préalable pour une participation effective et éclairée, elle contribue à l’amélioration de la gouvernance forestière et est un catalyseur de la gestion durable des ressources forestières.

Au Cameroun, les régions forestières de l’Est et du Sud en particulier, connaissent une intense activité d’exploitation forestière ; c’est ce qui justifie, en plus de la composition sociologique, le choix de ces régions pour une étude de base menée par Forêts et Développement Rural (FODER) sur le niveau de connaissance des communautés sur l’APV-FLEGT. Cette étude à été menée dans les départements du Dja et Lobo, de l’Océan au Sud et du Haut Nyong et de la Boumba et Ngoko à l’Est.

A l’issue de trois (03) missions, l’équipe a eu des entretiens directs avec deux cent quatre vingt et onze (291) personnes, reparties dans cinquante cinq (55) villages des Arrondissements de Yokadouma, Dja (Mindourou), Lomié, Messok, Somalomo, Ngoyla, Mintom et Djoum. Les interviewés étaient composées des membres des communautés locales et autochtones (Femmes, hommes, jeunes), des responsables d’organisation de la société civile (OSC), des responsables de l’administration forestière, de l’environnement et de mairie.

De cette étude de base, il ressort que l’APV-FLEGT et sa mise en œuvre reste peu connue des différents acteurs locaux. En effet le niveau de connaissance sur l’APV des OSC locales et des populations locales et autochtones Baka en particulier reste très faible car un plus de 91 % des personnes interviewées n’ont aucune idée de ce qu’est l’APV-FLEGT, qu’il s’agisse de sa signification, ses objectifs ou alors des changements que l’accord peut induire au sein de leur communauté et dans la gestion des forêts.

L’étude montre également que les informations sur l’APV-FLEGT dont disposent  ces acteurs sont celles reçues lors des séminaires, ateliers organisés au niveau central et parfois local. Malgré la présence de quelques affiches de sensibilisation dans certaines localités, les acteurs interviewés, notamment les membres des communautés locales Baka et Bantou déclarent ne pas connaître l’APV-FLEGT.

Ceci pose le problème des canaux efficaces d’information et de l’accessibilité de l’information dans une langue et dans des supports adaptés aux réalités locales. Ce qui a conduit l’étude à s’intéresser également à l’avis de ces acteurs sur les moyens d’information et de sensibilisation pertinents et efficaces dans leur contexte. De manière générale, il ressort qu’il faille diversifier les canaux en privilégiant ceux qui permettent d’atteindre les masses au niveau local.

Durant les 3 années de préparation à la mise en œuvre de l’APV-FLEGT, plusieurs actions d’information et sensibilisation des acteurs ont été menées tant par la société civile que par l’administration et le secteur privé. Pourtant l’étude révèle un faible niveau de connaissance de l’accord et de ses implications au niveau local, spécifiquement au sein populations locales et autochtones.

Ce très faible niveau d’information s’expliquerait par un flux d’information qui se concentrerait aux niveaux central et régional. Ce constat en appelle à une révision et une innovation dans les approches de communication sur l’accord. Il est nécessaire de mobiliser et d’étendre les efforts au niveau local et au plus près des communautés qui constituent des acteurs incontournables du processus FLEGT de part leur proximité avec les forêts.

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