Les récents éboulements de la falaise de Dschang, survenus le mardi 5 novembre 2024, rappellent de manière dramatique le besoin urgent d’utiliser efficacement les informations climatiques dans notre pays. Ces glissements de terrain, aux conséquences humaines et matérielles tragiques, posent la question de la réactivité face aux alertes climatiques et de l’efficacité des mesures de prévention des catastrophes.
Pourtant, des alertes climatiques claires sont émises par des institutions nationales comme la Direction de la Météorologie Nationale (DMN) et l’Observatoire National sur les Changements Climatiques (ONCC). Les bulletins saisonniers[1] et les rapports d’alerte publiés tous les dix jours fournissent des prévisions détaillées des conditions climatiques (précipitations, températures) pour les cinq zones agro-écologiques du Cameroun. Ces documents vont au-delà de la simple prévision météorologique : ils identifient les risques potentiels et leurs impacts sur les secteurs socio-économiques.
Pourtant, malgré les avertissements concernant la période du 2 au 6 novembre dans plusieurs régions, dont celle de l’Ouest, le drame de Dschang est survenu. Ces bulletins devraient être des instruments indispensables pour anticiper, planifier et adapter les actions dans les domaines de l’agriculture, des transports, de la santé, de l’environnement, de la sécurité, et bien d’autres. Comment expliquer alors que, malgré ces prévisions, les pertes humaines et matérielles demeurent aussi lourdes ?
Les catastrophes de Dschang, de Mbankolo l’an dernier et de Mayo-Danay il y a deux mois auraient-elles pu être atténuées si des mesures préventives proportionnelles aux risques avaient été mises en place ? Les acteurs concernés saisissent-ils vraiment importance de ces informations ? Ont-ils intégré ces alertes dans leurs stratégies pour protéger vies humaines et infrastructures ?
Les zones d’exploitation minière artisanale (EMAPE), déjà fragilisées par la dégradation des sols, sont particulièrement vulnérables face aux perturbations climatiques. Il est impératif que les acteurs du secteur minier prennent en compte ces alertes pour minimiser les risques dans ces sites sensibles.
Aujourd’hui plus que jamais, il est crucial d’engager des actions concrètes d’atténuation et d’adaptation aux effets du changement climatique, à tous les niveaux – national, régional, local et communautaire. Les populations vulnérables, notamment les femmes, les enfants, les personnes âgées et les communautés autochtones, sont en première ligne et subissent de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique.
[1] C’est un document d’information à l’échelle saisonnière sur le comportement des paramètres climatiques (précipitations et températures) des différentes régions et zones agro-écologiques du Cameroun.
L’heure est à la mobilisation collective pour transformer l’information climatique en un véritable outil de résilience, un levier de prévention efficace, et un moyen de sauvegarder notre avenir commun.
Auteur : : Christiane ZEBAZE H. ; Chef de projet « Renforcement de l’engagement des acteur locaux dans la gouvernance des ressources naturelles dans le Septentrion ». (Projet Real GRNS)[1]
Date d’édition : Novembre 2024.
NB. Le contenu de cet article relève de la seule responsabilité de FODER et ne peut en aucun cas refléter l’avis des partenaires de mise en œuvre du projet et de l’Union Européenne.
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[1] Projet mis en œuvre en consortium avec CED et RELUFA et soutenu par l’UE