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La restauration des terres dégradées une nécessité pour la communauté d’Abang

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La dégradation des terres dans les villages riverains de la réserve forestière de Mbalmayo, région du Centre Cameroun, affecte de plus en plus la qualité de vie des communautés rurales. Celles-ci, font face à de graves problèmes de fertilité des sols et de sécurité alimentaire. Depuis trois (03) ans les activités de restauration des terres menées par l’organisation Forêts et Développement Rural (FODER) dans le cadre du projet The Restoration Initiative (TRI) aident à améliorer leurs moyens de subsistance et la qualité de leur environnement. Le cas du village Abang est suffisamment illustratif.

Situé dans la région du centre Cameroun, à proximité de la réserve forestière de Mbalmayo, au Cameroun, le village Abang est essentiellement agricole et le système agraire pratiqué est l’agriculture itinérante sur brûlis avec des cultures pérennes comme le cacao et saisonnière comme le maïs, le manioc, plantain… Le choix de ce système s’explique par le fait de la démographie galopante dans le paysage de Mbalmayo, la quête des nouvelles terres agricoles et aussi par le fait que les veilles cacaoyères ne sont plus productives. Cependant, il convient de relever que ce système cultural a contribué à la dégradation des sols, des forêts et de la biodiversité. Une des activités pratiquées dans la localité est la collecte et la commercialisation des produits forestiers non ligneux (PFNL) notamment les mangues sauvages (Irvingia gabonensis), noisettes (Coula edulis), Djansang (Ricinodendron heudelotii), Cola(Cola acuminata et/ou Cola nitida), Bitter cola(Garcinia kola), Essok (Garcinia lucida), Moabi (Baillonella toxisperma), Fruit noir (Canarium schweinfurthii) etc…) qui à cause de l’exploitation artisanale des forêts tendent à disparaitre.

Afin de renverser la tendance, quelques agriculteurs parmi lesquels le Chef du village Abang, Sa majesté Alexis Victoire AFFIZIE MAWULE, ont essayé des actions de production de plants en vue d’enrichir leur système de culture à travers la technique d’agroforesterie. Malheureusement, les procédés de production de ces plants particulièrement les fruitiers, n’ont pas toujours été les bonnes et plusieurs échecs ont été enregistrés. « J’ai essayé mainte fois de produire des arbres fruitiers pour mes cacaoyères, mais après quelques semaines ils mouraient. Je me suis presque découragé et j’ai cherché en vain le moyen de disposer des plants sans succès. Si mes plants étaient bons j’aurais diversifié mes cultures et augmenter mes revenus », explique sa Majesté. Sa rencontre avec le projet TRI, a été une occasion en or, pour contribuer à changer la donne dans son processus de production des plants et même de restauration des sols dégradés dans le village. Comme le chef, pour les agriculteurs d’Abang, la restauration des terres à partir des PFNL est une nécessité, car presque tous les habitants ont l’agriculture comme moyen principal de subsistance. Mais, ils voient leurs terres de plus en plus infertiles, ce qui ne leur garanti pas une sécurité alimentaire.

Officiant comme chef du village Abang et très motivé, Sa Majesté AFFIZIE est pour le projet TRI un « Lead Farmer ». Il sert de courroir de transmission pour les actions de sensibilisation et d’information des communautés agricoles du village sur la nécessité de restaurer les sols dégradés, la diversification de leurs productions agricoles et des ressources. Le recours à un Lead Farmer motivé, a permis au projet TRI de mobiliser 20 agriculteurs dans le village donc 3 femmes pour la restauration des sols dégradés proches de la réserve forestière de Mbalmayo. Ces derniers ont mis à disposition 14 ha de terres. Ces terres, ont été utilisées pour la restauration à travers des espèces de bambou et de Safoutier. Les plants utilisés pour la restauration proviennent de la pépinière du projet située dans le village voisin Akomnyada. Ces plants sont mis à la disposition des agriculteurs d’Abang gratuitement avec l’assistance des membres de l’équipe de FODER affectés au projet TRI en charge de l’accompagnement pour la mise en champ. Cette gratuité des plants, a été sans aucun doute, une source de motivation de ces agriculteurs à participer activement aux actions de restauration des sols des villages riverains de la réserve de Mbalmayo. Au total pour cette année, 1395 Plants ont été distribués dans le village Abang soient 95 plants de de bambou (Dendrocalamus asper) et 1300 plants de safoutier (Dacryodes edulis).

Le déploiement du processus de planting a été l’occasion pour le projet TRI, de renforcer les capacités des agriculteurs d’Abang sur des techniques modernes de mise en champs des plants, ceci, en vue des erreurs observées sur l’itinéraire technique appliquée par les communautés dans le passé. Ainsi, les agriculteurs d’Abang ont pu à travers le projet TRI apprendre les techniques de préparation du terrain et de gestion des interactions entres les plants en champs, les techniques de trouaison pour la mise en champs des plants selon les lignes de niveau, la plantation et l’entretien des jeunes plants en champs. Une approche learning by doing a été appliquée par le projet pour réussir le transfert des compétences. A cet effet, Jacques BENE MBAMA, agriculteur témoigne : « Avant je n’avais aucune idée sur la mise en champs des plants dans mes plantations et encore moins l’importance d’associer les PFNL dans mes systèmes de culture. Aujourd’hui, je suis capable de réaliser différentes techniques de mise en champs de mes plants sans risque de les perdre. Je sais qu’avec ces PFNL, je pourrais améliorer la fertilité de mon sol surtout que je me suis appliqué à respecter tous les enseignements qui m’ont été donnés. Avoir un sol fertile, est la chose vitale pour les agriculteurs comme nous car cela rassure que nous pourrions améliorer nos revenus et contribuer à l’amélioration de notre environnement ». Grâce au projet TRI, Jacques BENE MBAMA, a à lui seul mis en champs 125 plants (100 plants de Safoutier et 25 plants de Bambou) sur une superficie de 1,25 ha. Au village Abang, les agriculteurs (femmes et hommes) démontrent une autonomie pour résoudre les problèmes de dégradation des terres par le biais de la restauration intégrée à travers les Produits forestiers non ligneux (PFNL). Ces activités devraient à court et moyen terme contribuer à l’amélioration des revenus des agriculteurs à travers l’augmentation de la productivité de leurs systèmes agricoles. La mise en œuvre du projet TRI a permis de relever que mettre les communautés au centre des initiatives de restauration, permet d’accroitre l’appropriation et de renforcer leur participation au processus de gestion des ressources naturelles et d’en tirer grand profit.

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