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Inclusion des femmes dans la surveillance forestière à travers Forestlink

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Le système technologique ForestLink permet aux communautés, à travers l’application Android collectaur 2.0.58, de collecter et transmettre en temps réel des informations géo-référencées sur les activités présumées illégales menées dans les forêts dont elles sont riveraines. Ce système est déployé au Cameroun depuis 2016 par l’association Forêts et Développement Rural (FODER) en collaboration avec Rainforest Foundation UK (RFUK).

Les femmes au cœur du suivi forestier, tel est le vœu de FODER. Pour ce faire, l’association a mis les femmes au centre des activités liées au projet RTM2 (suivi communautaire des forêts en temps réel ou real time monitoring). C’est ainsi que depuis 2017-2018, l’approche de déploiement intègre les femmes et les peuples autochtones pour renforcer le suivi communautaire des forêts à travers Forestlink. La prise en compte du genre étant une question transversale pour FODER, l’organisation travaille donc d’arrache-pied pour que les femmes s’impliquent de mieux en mieux dans le suivi forestier. En effet, pour des raisons socioculturelles, plusieurs femmes sont absentes des concertations et échanges destinés à donner leurs avis sur la gestion des forêts et de ses ressources. Et, lorsqu’elles doivent accidentellement ou subsidiairement participer à la gestion des ressources forestières, cette participation se limite aux produits forestiers non ligneux (PFNL). La gestion de la ressource ligneuse étant en général la chasse gardée des hommes. Les femmes regardant impuissamment un arbre tomber, sont privées de ses potentiels ressources et bienfaits tels que les fruits, graines, ou écorces et de tous leurs potentiels dérivés ou utilités (huile, pharmacopée…). Une telle situation devient critique dès lors que l’exploitation forestière est illégale.

Ainsi, dans le but d’emmener les femmes à dénoncer les présumées activités forestières illégales, le projet « suivi communautaire des forêts en temps réel ou real time monitoring » (RTM2), a mis en œuvre plusieurs activités devant permettre de mieux intégrer les femmes dans la gestion des forêts et dans leur surveillance. En réalité, les activités du projet ont permis de sensibiliser environ 400 femmes[1] sur les enjeux de la surveillance communautaire des forêts et comment à travers Forestlink elles peuvent s’impliquer dans cette thématique pour leur intérêt et celui des générations futures. Ainsi, les femmes ont appris entre autres à : reconnaitre les indices d’exploitation forestière présumée illégale ; collecter les alertes sur les activités forestières se déroulant dans les forêts alentours de leurs communautés ; utiliser les informations (transmission à l’administration ou aux autres OSC via la plateforme Monitaur[2] et suivi post dénonciation) ; connaître et appliquer l’approche plaidoyer en vue de la prise en compte des femmes et de leur avis dans les sphères de décision et pour la recherche de solutions aux problèmes communautaires en lien avec leurs droits.

Grâce au projet RTM2, l’implication des femmes dans les activités de surveillance communautaire des forêts a connu une nette amélioration. Dans le cadre de la mise en œuvre du projet et donc du déploiement de Forestlink, plus de 20 femmes de l’arrondissement d’Akom2 dans le sud Cameroun par exemple, ont été formées depuis 2019. Les actions menées par ces dernières contribuent à la collecte des données sur l’exploitation forestière présumée illégale. Données permettant par exemple à FODER de déclencher des missions d’observation indépendante externe (OIE), selon les procédures du Système Normalisé d’Observation Indépendante Externe (SNOIE) certifié ISO 9001 :2015. Ces actions permettent également à l’administration de faire des missions de contrôle forestier sur le terrain. « J’ai pu collecter des alertes en toutes discrétion, alors que je ramassais les produits forestiers non ligneux. A la suite de mes alertes, une équipe de FODER est descendue sur le site où se déroulais l’exploitation présumée illégale. J’ai pu les accompagner en toute discrétion, sans que je ne sois soupçonnée dans le village d’avoir dénoncer l’exploitation non autorisée qui s’y déroulait », témoigne une femme, membred’un village cible de l’arrondissement d’Akom2 dans le département de l’Océan.  

Le renforcement de la représentativité des femmes au sein des structures locales de dialogue, telles les Comités Paysans Forêts (CPF) et les Comités Riverains (CR), permettrait de consolider la participation de celles-ci dans la gestion et le suivi forestier.

Cette article est produit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Suivi communautaire des forêts et temps réel pour maintenir les moyens de subsistance et les forêts en Afrique Centrale et de l’Ouest » (projet RTM2) mis en œuvre au Cameroun par FODER et RFUK, financé par FCDO.


[1] Résultats activités du projet « Intégrer le suivi communautaire des forêts en temps réel pour maintenir les moyens de subsistances et les forêts en Afrique Centrale et de l’Ouest »

[2] Monitaur est la plateforme qui sert d’interface pour la gestion et le suivi des alertes

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