Depuis la mise en œuvre du projet «Cartographie et gouvernance forestière dans le bassin du Congo» (CGF), en 2014, au Cameroun, c’est un total de 86 cartes participatives qui ont déjà été produites avec la participation effective des communautés locales et autochtones dans les régions du Sud et du Sud-ouest Cameroun. Les bénéficiaires sont entre autres les communautés des du Dja et Lobo (46 cartes), de l’Océan (15 cartes) et du Kupe- Muanengumba (25 cartes).
Le projet CGF est mis en œuvre au Cameroun par l’association Forêts et Développement Rural (FODER), en partenariat avec l’ONG britannique The Rainforest Foundation UK (RFUK) et trois Organisations de la Société Civile (OSC) locales que sont APIFED dans le Département du Dja et Lobo, APED dans le Département de l’Océan et AJESH dans le Département du Kupe-Muanengumba. L’un des défis de ce projet est de faire de la cartographie participative un outil de plaidoyer et d’aide à la décision dans les politiques de planification et d’affectation des terres.
Ce projet dont l’objectif général vise à contribuer à la gestion durable des ressources naturelles et à l’amélioration de la gouvernance des forêts denses humides du bassin du Congo, a également développé avec succès une technologie innovante permettant aux communautés forestières de collecter et transmettre en temps réel des informations relatives aux diverses violations commises à l’encontre des réglementations forestières et de regrouper ces informations dans une base de données –y compris dans les zones où il n’existe pas de connexion téléphonique et Internet. Cette approche innovante de collecte de données sur les activités forestières, a été testée dans 02 communautés forestières au cours de la première année du projet.
Collecte des données à l’aide d’une tablette pour la réalisation des cartes
Chef de projet CGF à FODER, Luc Moutoni explique que grâce à ce système, plus de 100 faits relatifs aux activités d’exploitation forestière illégale dont le non-respect des normes techniques d’exploitation liées à l’abattage et au marquage des grumes, mais également des dommages environnementaux et des pratiques illégales en matière sociale ont été collectés et transmis. Une vingtaine de ces observations ont été vérifiées sur le terrain.
Le projet CGF, qui vient de rentrer dans sa deuxième année de sa mise en œuvre, contribue également au renforcement des capacités de trois OSC locales à la gestion d’un projet de grande envergure. Des formations sur les approches participatives, la cartographie participative et les technologies SIG ont été organisées à destination de plusieurs OSC et des représentants des administrations locales. En effet, depuis sa mise en œuvre en 2014 par exemple au moins une trentaine de participants, représentants de la société civile et de l’administration ont bénéficié de ces formations.
Séance de réalisation de la carte au sol avec les communautés d’Oding, situé dans le département du Dja et Lobo
Des cartographes locaux dans les communautés ont également été formés. Ils sont aujourd’hui capables de suivre le processus ACCET (Accompagnement des communautés à la cartographie de l’espace de vie traditionnel), qui est une méthodologie qui associe les savoir-faire et savoir-être locaux à des équipements de nouvelle technologie tels que des tablettes GPS, afin de collecter des données cartographiques de manière autonome. Actuellement, plus de 500 cartographes locaux ont déjà été formés dans le cadre du projet.
