1- Contexte et justification
Le Parc National du Mbam et Djérem (PNMD) situé dans les régions du Centre, de l’Est
et de l’Adamaoua a été créé par décret N°2000/005/PM du 06 Janvier 2000 pour conserver
les espèces ubiquistes de la zone à écotone entre les forêts du Sud et les savanes de la partie
Nord du Cameroun. Situé dans la zone de transition où cohabitent à la fois des espèces de
forêt et celles de savane, le PNMD est l’une des aires protégées les plus riche en biodiversité
du pays. Les écosystèmes du milieu comprennent des massifs forestiers, des savanes, un lac
et des rivières regorgeant plus de 60 espèces de mammifères, un peu plus de 360 espèces
d’oiseaux, 65 espèces de reptiles et 35 espèces de poissons. Sa superficie officielle de 416 512
ha, fait du PNMD, le Parc National le plus étendu du territoire du Cameroun et l’un des plus
vastes de la sous-région Afrique centrale. Originellement peuplé par les Vutés, Gbaya et
Peulhs, le parc connaît aujourd’hui, dans sa périphérie d’importants flux migratoires des
populations en provenance d’autres régions du Cameroun.
La périphérie du parc national du Mbam et Djérem connais un certain nombre de mutation
engendrant des pressions diverses sur ce dernier. Il s’agit entre autre des grands projets
routiers, la pauvreté, l’insuffisance des moyens de subsistance pour les communautés rurales
riveraines, et la faible participation des communautés dans la prise de décision sur le parc.
Outre la menace directe du braconnage, la perte d’habitat liée à l’agriculture, et à l’extraction
des ressources naturelles particulièrement en périphérie du parc. L’envahissement du parc
par les éleveurs transhumants, l’agriculture itinérante sur brûlis, la pêche à l’aide des
pesticides ou végétaux toxiques, le déboisement intensif ainsi que le braconnage des espèces
protégées, tout comme l’exploitation des espèces intégralement protégées sans documents
valides délivrés par l’Administration en charge de la faune sont des activités menées
régulièrement dans et autour de l’aire protégée.
Plusieurs actions sont régulièrement menées conformément à la stratégie nationale
de contrôle forestier et faunique par les agents du MINFOF (Service de la Conservation et les
Chefs des Postes de Contrôle Forestiers et de Chasses du Yoko, Tibati, Pangar, Ngaoundal et
Mbitom-Gare) allant des missions de contrôle de routine, des opérations coup de poing et des
contrôles inopinés en vue de réduire à sa plus simple expression la criminalité faunique afin
de préserver l’intégrité du Parc.
Malgré cet engagement, les actions de répressions des faits qualifiés de crimes fauniques
sont parfois inefficaces, entrainant ainsi une situation d’impunité vis-à-vis des délinquants et
criminels de la faune. Les raisons de ce manque d’efficacité sont entre autres :
La majorité des agents commis au contrôle forestier et faunique ne maitrisent pas
toujours les qualifications des illégalités et ne sont parfois pas capables de dresser des
procès-verbaux de constatation des infractions fauniques valides au niveau des
tribunaux ;
La plupart de ces agents ne sont pas assermentés ;
Le suivi des contentieux dans les tribunaux demeure approximatif et parfois
inexistant ;
Certains responsables de l’Administration judiciaire éprouvent des difficultés dans
l’application des lois et textes réglementaires en matière de répression des infractions
en matière faunique ;
Il y a parfois l’abandon des dommages et intérêts qui devaient revenir au ministère en
charge de la faune après les décisions de justice.
TDR_recrutement d’un consultant pour la réalisation d’une étude sur les maillons faibles de la gestion
du contentieux faunique. PAGO-Parc Mbam et Djerem_ Juillet 2023
L’ensemble de ces faiblesses figurent en bonne place dans le rapport d’évaluation de
l’efficacité du Parc national du Mbam et Djérem réalisée par en 2022 par le FEDEC en vue de
la révision du plan d’aménagement du parc. C’est fort de ces constats d’inefficacité des acteurs
intervenant dans la répression de la criminalité faunique dans le Parc National du Mbam et
Djerem qu’une étude de référence est envisagée à l’effet d’identifier les maillons faibles dans
le contrôle et la gestion du contentieux faunique pour une amélioration significative de
l’efficacité de la répression des actes qualifiés de crimes fauniques.
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